Fables, ou Histoires allegoriques (1670) : À sa Majesté / Privilège

Marie-Catherine de Villedieu, gravure de Charles Devrits (1845)

Fables, ou Histoires allegoriques, Dediées au Roy. Par Madame de Villedieu,
Paris, Barbin, 1670 :

 

À SA MAJESTÉ.

GRAND ROI, des vrais rois le modèle,
Qui du sommet de l'univers
Daignez souvent jetter l'œil sur mes vers :
Et recevoir le tribut de mon zèle,
Souffrez que dans ce fameux jour,
Que l'usage consacre, à l'offrande nouvelle,
Ma muse se meslant aux vœux de votre cour,
S'acquitte d'un devoir si précieux pour elle ;
Elle devrait à vos bienfaits,
Des sacrifices plus parfaits,
Ce sont les portraits véritables,
De vos vertus incomparables,
De vos heureux projets, de vos fameux exploits,
Qui doivent etre offerts, au plus puissant des rois,
Et non pas de galantes fables.
Je connais mon devoir, et j'en chéris les lois,
Mais grand monarque ma puissance,
S'accorde mal à ma reconnaissance ;
Je fais ce que je puis, et non ce que je dois.
Si dans l'art affecté d'exprimer ma pensée,
La vérité semble offensée,
Autrefois, un auteur fameux,
Sous des dehors plus fabuleux,
Renferma des leçons d'une vertu solide :
Je n'ai pas les talents d'Ovide,
Comme vous avez ceux de son grand empereur,
Mais j'en ai le zèle et le cœur.
 

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Extrait du Privilege du Roy.

 Par Grace & Privilege du Roy, donné à Saint Germain en Laye le 24 jour d’Avril 1670. Signé par le Roy en son Conseil, D’ALENC ; Il est permis à CLAVDE BARBIN (sic), Marchand Libraire à Paris, d’imprimer un livre intitulé, Les Fables de la DAME DE VILLEDIEU, pendant le temps de dix années ; Et deffenses font faites à tous autres de l’imprimer, à peine de trois mille livres d’amande, de tous dépens, dommages & interests, comme il est plus amplement porté par lesdites Lettres.

 Achevé d’imprimer pour la premiere fois le 7. May 1670.

 Les Exemplaires ont esté fournis.

 Registré sur le Livre de la Communauté des Imprimeurs & Marchands Libraires de Paris, suivant & conformément à l’Arrest de la Cour de Parlement du 8. Avril 1653. & celuy du Conseil Privé du Roy, du 5. Fevrier 1665.

A. SOUBRON, Syndic.

 

Voir aussi l'œuvre en ligne.