Léris (Antoine de)

portrait de Madame de Villedieu

Antoine de Léris, Dictionnaire portatif historique et littéraire des théâtres (1763), p. 698-699 :



VILLEDIEU (Marie-Catherine-Hortence DESJARDINS, Dame de), naquit en 1640, ou 1632 suivant M. Titon du Tillet, à Alençon, où son pere étoit Prevôt. Des qu’elle eut dix-neuf à vingt ans, se voyant avec peu de biens, elle vint à Paris, où à la faveur de son esprit plutôt que de sa beauté, elle se fit un nom. Boesset, Sieur de VILLEDIEU, Capitaine dans le Régiment Dauphin, Infanterie, & assez riche, l’ayant connue un des premiers, l’épousa ; & quoique son mariage eût été cassé, elle continua de porter le même nom : même elle le conserva, du moins à la tête de ses Ouvrages, après avoit épousé M. de Chatte en secondes noces, qu’elle perdit peu de tems après. Touchée de ce nouveau malheur, elle renonça au mariage, selon des Auteurs, car selon d’autres ce ne fut qu’après avoir vu mourir un troisieme mari nommé Desjardins, & qui étoit de ses parens. C’est elle qui par ses petites Historiettes a fait perdre le goût des longs romans. Cette Dame écrivoit d’un style vif, mais trop libre & trop négligé. Sa prose paroît meilleure que ses vers. Elle mourut dans un petit bien de campagne près Alençon, où elle avoit été forcée de se retirer par économie, au mois d’Octobre 1683.

Le favori , Tragi-com. De Madame de Villedieu, représentée à Versailles devant le Roi, le 14 Janvier 1665 & à Paris au commencement du mois de Juin suivant.

Manlius Torquatus, Nous avons deux Tra. de ce titre : la première par Faure, imprimée en 1662, & dans laquelle il y a quelques scènes entremêlées de stances : la seconde, par Mme de Villedieu, donnée la même année 1662, & dont on prétend que le sujet étoit de l’Ab. D’Aubignac.