Jean-Pierre Chauveau (2000)

portrait de Madame de Villedieu

RECHERCHE

Notice présentée par Maxime Cartron

CHAUVEAU (Jean-Pierre) – Anthologie de la poésie française du XVIIe siècle, Paris, NRF/Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 2000, p. 1547 :



      Marie-Catherine-Hortense Desjardins, plus connue sous le nom de Mme de Villedieu, naquit vraisemblablement à Paris, mais dans une famille normande, et c’est en Normandie qu’elle vécut pendant sa jeunesse, et qu’elle termina sa brève vie. Mlle Desjardins fréquenta de bonne heure les milieux littéraires grâce à des appuis princiers : Mme de Chevreuse, Mme de Montbazon, Mlle de Montpensier, le duc de Saint-Aignan. Elle se fit remarquer en poésie, au théâtre, et surtout dans le domaine du roman (publication entre 1661 à 1680), où elle connut un succès durable –, jusqu’au cœur du XVIIIe siècle. En poésie, si elle reste très tributaire de l’esprit de salon, elle renoue, comme d’autres à la même époque, avec l’élégie, forme libre se prêtant assez bien à l’effusion du sentiment ; or cette amoureuse passionnée et tourmentée – elle aima désespérément, entre 1660 et 1667, Antoine de Boësset, seigneur de Villedieu, à qui elle emprunta son nom – pratique avec une certaine originalité l’élégie (ou l’églogue, qui en est, pour elle, une sorte d’avatar), poème de l’effusion et de l’introspection passionnée.