Dictionnaire des Lettres françaises. Le XVIIe siècle [1951] (1996)

portrait de Madame de Villedieu

RECHERCHE

Dictionnaire des Lettres françaises. Le XVIIe siècle, Paris, Fayard, Patrick Dandrey (dir.) pour l'édition mise à jour, 1996, p. 1256 ; Cardinal Georges Grente (dir.) pour l'édition originale (1951).


Notice signée A. Marquet et révisée par Philippe Hourcade :


Villedieu (Marie-Catherine Desjardins, dite Mme de), née en 16[40(?)] à Alençon, morte [le 20 octobre] 1683, à Saint-Rémy-du-Plain, dans le Maine.
Son caractère exalté et son imagination lui préparaient une vie aventureuse. Elle connaissait mieux que personne, a-t-on dit, la géographie de Cythère. [Protégée par Mademoiselle, la duchesse de Nemours, Hugues de Lionne, le duc de Saint-Aignan], elle n'avait cure des lois ni des convenances, et elle tenta de se marier avec le [sieur] de Villedieu. Elle s'est complu à tracer d'elle-même un portrait qui est flatteur jusqu'à l'excès: « J'aurais bien plus d'avantage à montrer mon âme que mon corps, et mon esprit que mon visage... Mon âme n'est agitée ni par l'ambition ni par l'envie... J'ai de la vertu, et de cette vertu qui est également éloignée du scrupule et de l'emportement... j'aime à railler et ne me fâche jamais qu'on me raille... ».
Après avoir publié, en 1659, le Récit en prose et en vers [de la farce] des Précieuses, elle mit en scène, dans son Alcidamie, 1661, des héros analogues à ceux de Clélie. Sa tragédie, Manlius Torquatus, jouée en 1662, [fut en vain opposée à la Sophonisbe] de Corneille. Le héros, qui a remporté la victoire, mais en enfreignant la défense du Sénat, se répand en longs discours, où se rencontrent çà et là des vers de bonne frappe.
Le succès [relatif] de sa comédie Le Favori [dut la consoler] de l'échec de sa seconde tragédie, Nitétis.
[Ce fut surtout une romancière féconde et talentueuse dont le succès se prolongea au siècle suivant.]
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